CHAPITRE SEPTIÈME
LES TAPISSERIES FRANÇAISES
DEPUIS L'ORGANISATION DE LA MANUFACTURE DES GOBELINS
JUSQU'A LA MORT DE LOUIS XIV
1662-1715
Manufacture cles Gobelins. — Disséminés aux quatre coins de là capitale, les ateliers créés par la tenace volonté de Henri IV souffraient les uns comme les autres de cette dispersion. Il est difficile de savoir quelle était au juste la situation de chacun d'eux quand Louis XIV prit en mains les rênes du gouvernement. Les tapissiers de la grande galerie du Louvre, les successeurs de Fran-. çois de la Planche, les directeurs de l'hôpital de la Trinité et les descendants des Comans avaient - ils pu échapper aux conséquences et aux misères de la guerre civile? Quoi qu'il en soit, l'habile con­seiller de la reine régente, le cardinal Mazarin, avait témoigné pour l'industrie textile une sollicitude toute particulière. Ne recher­chait-il pas lui-même avec ardeur, avec une insatiable passion, les plus beaux et les plus précieux échantillons de l'art de la tapis­serie? Il ne pouvait donc rester indifférent au sort des habiles arti­sans installés à Paris par ses prédécesseurs.
Les privilèges des entrepreneurs du faubourg Saint-Marcel et du faubourg Saint-Germain avaient été renouvelés, comme on "l'a vu, pour une nouvelle période, avant même leur expiration. Mazarin ne s'en tint pas là. Dès 1647, Pierre Lefèvre, l'habile directeur de l'atelier de Florence, avait été appelé à Paris. Il s'agissait sans doute de réorganiser un des ateliers alors existants, probablement celui
22